Pratiquer le numérique |
Modération: Frédéric DAVANSANT (Université du Littoral Côte d'Opale)
Des sources numériques à la numérisation des pratiques historiennes
par Sébastien POUBLANC, Docteur en histoire
Ma proposition de communication entend partir de l’expérience pédagogique menée avec des étudiants d’histoire en master 2 recherche à l’Université de Toulouse Jean Jaurès. Intitulée Tribulations historiennes. Le quotidien de jeunes chercheur.es en histoire, cette expérience a fait raconter aux étudiants le quotidien de leurs recherches en billets de blogs. L’ensemble a fourni un corpus de 361 billets permettant de dessiner les pratiques de cette génération d’historiens, partagées entre le « tout numérique » et les pratiques de leurs aînés.
Parmi ces pratiques hybrides, celle liée à la matérialité des sources apparaît régulièrement dans les interrogations des étudiants. À l’inverse des générations précédentes, de nombreux étudiants ne connaissent pas ou plus les dépôts d’archives, travaillant exclusivement à partir d’archives numérisées ou nées numériques. Mobiliser ces types d’archives induit donc une forme d’effacement, d’atténuation du rapport aux sources, transformant les expériences et les sensibilités.
Réfléchir sur les conséquences de cette évolution impose de revenir sur les rapports que les historiens entretiennent avec le numérique, notamment dans ce que j’appelle « la numérisation du métier d’historien ». Cela revient à étudier la manière dont les outils accompagnent, influencent ou freinent la mutation de notre profession. Reste à mesurer comment et dans quelle mesure cette évolution a lieu. Les Tribulations permettent de proposer quelques éléments de réponse.
L'impact des pratiques numériques sur les sources : d'une démarche implicite à des projets explicites
par Céline ALAZARD, Archiviste (MSH de Dijon), Jean VIGREUX (Professeur d'Histoire contemporaine Centre Georges Chevrier, Université de Bourgogne et Directeur de la MSH de Dijon), Serge WOLIKOW (Professeur émérite, Université de Bourgogne)
De l’émergence de pratiques informelles liées à l’usage par les historiens de la photographie numérique pour collecter les archives jusqu’à la collaboration entre laboratoires et dépôts d’archives, différentes expériences menées ces dernières années ont permis de montrer la nécessité de produire des guides de bonnes pratiques et des « boîtes à outils ». Dans une démarche méthodique, la MSH de Dijon a travaillé à la structuration et à la normalisation de bases de données et instruments de recherche électroniques notamment autour de trois thèmes : mouvements sociaux, vigne et vin, et archives de la recherche.
L’ouverture des archives russes après 1990 a rendu consultables les archives du communisme français restées longtemps inaccessibles. La coopération entre chercheurs, archivistes et informaticiens dans une entreprise de guide des fonds, collecte des archives numérisées, organisation des données, stockage et mise en ligne a permis d’offrir à la communauté scientifique l’accès aux archives via un outil performant, visant à l’exhaustivité des inventaires indexés, pour une histoire renouvelée de la galaxie communiste. Quant à la constitution d’instruments recherche consacrés aux ressources sur la vigne et le vin et aux archives de la recherche sous la forme notamment de bases de données interopérables, elle a permis d’envisager des corpus plus vastes en croisant des sources de natures diverses : archives, imprimés – brochures et revues –, archives électroniques natives, etc.
Organisation :
Maison Européenne des Sciences de l'Homme et de la Société (MESHS)
Cette manifestation est soutenue par l'Etat et le Conseil Régional Hauts-de-France dans le cadre du CPER ISI-MESHS. |
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