Présentation : Bruno AMBROISE, chargé de recherche au CNRS (CURAPP, UMR 6054 ; CNRS - université de Picardie), membre de l'équipe de direction de la MESHS.
Emmanuel PICAVET - Professeur de philosophie à l'université de Franche-Comté
Réflexions sur le partage rationnel/ irrationnel
La tradition des analyses en termes de choix rationnel privilégie des modèles de l'action et de la décision humaines qui ont pu sembler parachever une vision «instrumentale» de l'action, dans laquelle celle-ci est seulement au service de l'obtention de bons résultats. Pourtant, l'interprétation de l'action et la prise en compte des raisons de l'action jouent également un rôle important dans le partage entre le rationnel et l'irrationnel. De plus, des formes d'action liées à la tradition et à l'engagement, qui peuvent parfois conduire à l'irrationalité, entretiennent des rapports plus complexes avec la rationalité qu'on ne pourrait le penser de prime abord. On examinera, dans les grandes lignes, ce que l'analyse philosophique peut en dire.
Emmanuel Picavet est professeur des universités. Il enseigne la philosophie pratique moderne et contemporaine à l'université de Franche-Comté. Il est chercheur associé au laboratoire Philosophies contemporaines (EA 3562 ; université Paris 1), dans l'équipe NoSoPhi, et à l'Institut d'histoire et de philosophie des sciences et des techniques (UMR 8590 ; CNRS - ENS - Paris 1).
Françoise LAUWAERT - Sinologue, professeur à l'université libre de Bruxelles
Ouvrir une brèche et canaliser le flux : à propos de la décision en Chine
Certains textes médicaux et littéraires anciens présentent la décision comme l'émanation directe d'émotions enracinées dans la profondeur du corps. Il suffirait donc d'ouvrir la brèche au flux des affects et de les laisser suivre leur cours naturel. Ces théories semblent confirmer le cliché selon lequel les Chinois se seraient épargné le dualisme entre l'âme et le corps qui marqua si lourdement l'histoire de la pensée occidentale. Par des exemples empruntés au domaine juridique et à certains courants de la pensée confucéenne, nous tenterons de montrer que le clivage existe bien, même s'il se produit en d'autres lieux et s'exprime en d'autres termes, et que le recours à la « volonté » permet de mater les corps.
Françoise Lauwaert est anthropologue et sinologue, professeur d'anthropologie historique de la Chine et d'analyse socio-politique de la Chine moderne et contemporaine à l'université libre de Bruxelles. Elle est membre du Laboratoire d'anthropologie des mondes contemporains de l'ULB.
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