Invitée : Danièle Lochak, professeure de droit public à l’université Paris Ouest Nanterre La Défense, directrice du CREDOF (Centre de recherches et d’études sur les droits fondamentaux). Elle a publié Le droit et les paradoxes de l'universalité, PUF, 2010 ; Contrôler les immigrés. Les droits des étrangers : un état des lieux, Le Cavalier Bleu, coll. "Libertés plurielles", 2007 ; Le Droit et les Juifs en France depuis la Révolution, Dalloz, coll. "À savoir", 2009
Modérateur : Alain Lhomme, chercheur associé au laboratoire Savoirs, textes, langage (université de Lille - SHS/CNRS), professeur honoraire de philosophie en khâgne au lycée Faidherbe
En partenariat avec Citéphilo 2016
La forme prise, en France, par les controverses sur la parité ou la discrimination positive, sur le port de signes religieux à l’école ou sur les statistiques ethniques a mis en lumière la dimension idéologique et même polémique de la notion d’universalité qui a servi de toile de fond à ces débats entre les tenants du «modèle républicain» universaliste et ses détracteurs.
L’universalisme abstrait hérité de la Révolution française qui s’exprimait dans l’affirmation que «la loi doit être la même pour tous» cède progressivement du terrain face à une conception plus exigeante de l’égalité qui ne se satisfait pas de l’égalité en droit. Il est parallèlement remis en cause par les revendications des groupes minoritaires qui réclament non seulement un accès effectif à l’exercice des droits universels mais aussi la reconnaissance de leur identité propre. L’universalité des droits de l’homme proclamée en 1948 comme une évidence est contestée au nom du pluralisme culturel. L’émergence du concept d’humanité en droit international, expression d’un universel aux dimensions de la planète, trouve ses limites dans la résistance des États souverains.
Le droit fait ainsi apparaître les tensions et les paradoxes qui traversent la notion d’universalité.
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